Suzanne Belperron : la plus grande joaillière française dont vous n'avez jamais entendu parler

Publié sur le site web :

http://www.thestylesaloniste.com/2012/02/suzanne-belperron.html?m=1 


Une critique du livre publié par Olivier Baroin en 2011.


Un nouveau livre brillant, Suzanne Belperron, par Sylvie Raulet et Olivier Baroin (Antique Collectors’ Club) est l'un des livres de haute joaillerie les plus excitants et surprenants publiés récemment. C'est le premier volume superbement illustré et informatif sur les designs élégants et étonnamment beaux de Belperron, mais il révèle également le génie de Suzanne Belperron (1900-1983).

Suzanne Belperron était une grande créatrice de bijoux française qui, à l'âge de dix-neuf ans, a fait son apprentissage chez une grande maison de joaillerie, René Boivin (dont les bijoux sont toujours très recherchés). Ce fut un excellent début pour l'artiste/maquettiste, qui a ensuite continué à créer ses designs élégamment distinctifs, classiques, sculpturaux et magnifiquement réalisés jusqu'à sa mort en 1983. 


Belperron était connue des initiés et des clients comme la duchesse de Windsor, l'Aga Khan, Merle Oberon, Diana Vreeland (bien sûr), Nina Ricci, Christian Dior, Colette, Joséphine Baker, Daisy Fellowes, Mona Bismarck, Gary Cooper, la famille Rothschild et Jeanne Lanvin.


Suzanne Belperron était l'une des créatrices de bijoux les plus influentes (et copiées) du vingtième siècle. Après 1932, elle a rejoint Bernard Herz, un célèbre marchand de pierres précieuses et de perles naturelles, et a rejeté le design traditionnel pour forger sa propre identité de designer.

Suzanne Belperron a expérimenté des pierres comme la calcédoine, l'onyx blanc et noir, le cristal de roche, le jade et le corail, en plus des pierres précieuses. Ses pièces très innovantes, souvent aux silhouettes sinueuses et aux formes sculpturales, étaient serties en or et en platine. Belperron ne signait pas ses pièces - ce qui rendait leur identification cauchemardesque - parce qu'elle insistait sur le fait que « mon style est ma signature ».


Malgré son succès auprès des leaders de la mode comme Vreeland, Belperron n'a pas attiré l'attention du monde extérieur à ses « quelques chanceux » jusqu'en 1987. La vente par Sotheby's des bijoux de la duchesse de Windsor, tous si vivement disputés et désirés, a mis en avant la qualité et les designs dramatiques de son travail. Parmi ces bijoux se trouvaient un collier en calcédoine, saphir et diamant, des clips d'oreilles et des bracelets. Le collier s'est vendu pour 183 000 dollars, les clips d'oreilles pour 88 000 dollars, et les bracelets pour 146 000 dollars. Et la calcédoine n'est généralement pas considérée comme une pierre précieuse.


Le livre est un véritable coffre au trésor d'images, de croquis et de modèles portant les créations, avec une superbe photographie des bijoux de Belperron. Chaque pièce était faite sur mesure et chacune est une expression unique de l'inspiration de Belperron. Éblouissant. Alors que certains colliers étaient clairement inspirés par les plus beaux bijoux indiens, et que d'autres représentent des fleurs et des formes de la nature, la plupart des pièces sont distinctement le génie de Belperron. Captivant.

Je recommande vivement ce livre - pour sa beauté, pour la rareté de son œuvre, pour l'inspiration révélée. Ses pages offrent une représentation vivante et vibrante d'une grande créatrice du vingtième siècle, enfin reconnue.


Sylvia Raulet, diplômée en histoire, graphiste et journaliste, a collaboré à des articles pour des publications telles que Beaux-Arts, L’objet d’Art, Vogue et Harper's Bazaar. Elle est l'auteure de plusieurs livres sur la haute joaillerie, dont Bijoux Art Deco (1984) et Van Cleef & Arpels (1986 et 1997).


Olivier Baroin est un spécialiste des bijoux anciens. Le livre sur Suzanne Belperron a été rendu possible grâce à la passion de Baroin pour son œuvre, à son travail de détective et à ses études et recherches de longue date sur les joailliers français et le design de bijoux. Fasciné depuis de nombreuses années par l'art et la personnalité de Suzanne Belperron, une figure légendaire et glamour du monde de la joaillerie française pendant de nombreuses décennies, Baroin a acquis son archive personnelle (que l'on croyait brûlée) en 2007. L'archive (qui est reproduite dans le livre) comprend des croquis, des photographies, des portraits, des dossiers, des informations sur les clients et de nombreux détails personnels. 


Le livre qu'il a produit est désormais une référence essentielle, et il faut le dire, un livre de rêve pour les amateurs de bijoux et les designers.